Yumi
Dille
« À mon avis, trop peu de recherches sont menées sur les maladies génétiques rares chez les enfants. C'est quelque chose que j'espère aider à mettre en place et à développer dans les années à venir. »
Savoir dès sa jeunesse qu'on veut défendre les enfants et travailler dur jusqu'à obtenir un doctorat dans une université canadienne de renom : voilà le parcours de Yumi Dille en une vingtaine d'années. Et encore, elle n’est qu’au début d’une carrière dans laquelle elle souhaite combiner recherche, enseignement et aide médicale. Une véritable vocation...
Quels sont les fondements de ta vocation ?
« Enfant, j'étais très curieuse. Je voulais (et je veux toujours) savoir le “quoi” et le “pourquoi” de tout. Je m'intéressais aux sciences et j'ai toujours aimé communiquer avec les gens. Pendant ma jeunesse, j'ai participé à plusieurs camps de jeunes. J'ai créé un groupe axé sur les enfants qui avaient besoin d'une attention particulière en raison de handicaps spécifiques, afin de rendre le camp aussi inclusif que possible.
Ma vie a changé à jamais lorsque j'ai perdu mon père à l'âge de 14 ans. Le personnel médical s'est très bien occupé de moi. Je les admirais énormément et j'ai décidé que je voulais faire quelque chose de médical plus tard. Malgré cette expérience difficile, cette perte a donné une orientation importante à ma vie. »
Que peux-tu nous dire sur les obstacles que tu as dû surmonter ?
« C'est justement parce que je veux connaître les tenants et les aboutissants de tout que je n'ai pas eu la vie facile au lycée. Je n'étais pas une élève ordinaire. Ensuite, faire des études de médecine a été assez difficile. En tant qu'étudiante de première génération dans ma famille, les études étaient un terrain inconnu pour moi, mais le soutien de mon entourage et la foi de mes profs et médecins au cours de ma formation m'ont été très précieux.
Pendant mes études et mes stages, j'ai toujours travaillé à temps partiel. J'ai travaillé comme hôtesse à la KU Leuven, ce qui m'a permis de participer à de grands événements avec des personnalités académiques importantes. J'ai écouté comment elles interagissaient, leurs trajectoires de vie et leurs recherches. Cela m'a beaucoup appris. »
As-tu dû sacrifier des choses ?
« Je me souviens d'une université d'été à Cardiff, au Royaume-Uni : tandis que les autres étudiant·es optaient pour des activités sociales, je lisais des articles parce que je trouvais le ou la prof qui devait intervenir le lendemain très intéressant·e. Je voulais donc en savoir le plus possible sur les personnes et sur leurs recherches afin d'apprendre un maximum. Cela m'a donné l'opportunité de faire un stage de recherche dans cet institut, je pense que mon enthousiasme a été remarqué. »
Mais tu es maintenant doctorante à la McGill University au Canada.
« La pédiatrie n'est pas la branche de la médecine la plus populaire pour la recherche, car on y travaille souvent sur des maladies rares. Mon profil unique, associé à une solide expérience de la recherche, m'a bien préparée pour mon doctorat. Lorsque j'ai eu l'occasion de commencer mon doctorat à l'Université McGill, je n'ai pas hésité. Ce qui est formidable dans cette institution de recherche, c'est que nous disposons d'une technologie de pointe et que je suis entourée d'esprits incroyablement brillants. Le ciel est la limite, et c'est ce dont j'avais besoin. C'est ce que je voulais vraiment. »
Qu’est-ce qui te pousse à avancer, même dans les moments difficiles ?
« Ma passion pour la médecine et les patient·es que j'aide sont mon carburant. La perspective de faire une différence dans le domaine de la neurogénétique pédiatrique me motive également énormément. Mon rêve est de combiner la recherche clinique avec l'enseignement et le conseil dans un cadre universitaire. Ce faisant, j'espère aussi être une caisse de résonance pour la prochaine génération d'étudiant·es. »
Comment la bourse Vocatio t’aide-t-elle à réaliser ton rêve ?
« La bourse me permet de financer mon parcours au Canada et d'acheter des ressources essentielles telles que du matériel d'apprentissage. La bourse m’aide aussi à créer des réseaux et à partager mes expériences avec d'autres personnes qui souhaitent suivre un parcours similaire. »