Esther
Vervliet
« Je tire mon énergie du côté humain de la mode : le fait de créer des silhouettes qui projettent ma vision artistique, qui sont ensuite portées et incarnées par des gens qui m’inspirent. »
Esther Vervliet est knitwear designer : styliste spécialisée dans la confection de vêtements en maille, des tissus tricotés (et non tissés). En conciliant son savoir-faire et sa créativité, Esther entend faire évoluer les codes actuels de la mode vers plus de flexibilité et de durabilité.
La maille, un textile polyvalent et durable
Passionnée par le travail manuel et de précision, Esther a pour vocation d’innover dans la maille : « C’est une pratique qui permet une grande liberté de création, de technique et de durabilité. Le design de la maille permet de créer la matière première de son vêtement et donc de maîtriser sa création de A à Z. Il est également possible de tricoter exactement la surface dont on a besoin, sans pertes et donc de réduire au maximum les déchets. »
Si Esther aime travailler la maille, c’est parce que cela combine à la fois savoir-faire et créativité. « L'artisanat et la réalisation sont des étapes de mon travail qui me stimulent au même titre que l'aspect créatif. J'ai appris à me servir de tous types de machines, allant des machines mécaniques à des machines industrielles programmées par logiciel. »
Une mode à l’image des valeurs de la génération Z
Afin de contribuer à sa façon à la mode de demain, Esther a l’intention de créer un atelier à Bruxelles dans lequel elle pourra développer ses propres collections. « Je pense que ce qui va faire que l’industrie de la mode va évoluer, c’est la détermination de ma génération à la changer à l’image de ses convictions politiques, écologiques et éthiques. »
Pour y arriver, Esther a besoin d’accéder à une machine industrielle qui lui permet de programmer la maille par ordinateur et ensuite de tricoter ses créations. « J’ai pour projet de produire une quantité juste de pièces adaptées à la demande de façon locale et éthique et de m'épanouir dans mon métier de créatrice. » La bourse VOCATIO lui permettra d'assurer une plus grande visibilité à son travail et lui donnera accès à un réseau utile.
Quand passion rime avec concession
Pour sa passion, Esther a dû surmonter quelques obstacles et faire des concessions. « Les études de mode sont très chères, tout comme les matières premières. Ce sont aussi des études qui, bien que passionnantes, sont aussi très dures, et demandent une grande persévérance et qui implique un engagement total pendant plusieurs années. J’ai dû également quitter Bruxelles après l’obtention de mon diplôme à La Cambre, et de ce fait m’éloigner de tous mes proches pour étudier et travailler à Paris, ce qui a été aussi un gros enjeu financier pour moi et ma famille. »
