Julien
Donche
« J’aurais aimé que l’on croie en moi plus tôt et que l’on me soutienne dans ma passion. J’aurais ainsi pu faire d’avantages d’études et de formations pour être plus confiant dans ma vocation. »
Julien Donche est jeune propriétaire d’une exploitation laitière dans la campagne de la province du Luxembourg. À l’heure où les impacts néfastes des grandes exploitations laitières sur l’environnement sont bien connus et dénoncés, Julien développe une exploitation plus respectueuse des animaux et de la planète.
D’où te vient ta vocation fermière ?
« J’ai toujours été attiré par le milieu agricole. Je passais beaucoup de temps dans la ferme de mon oncle et c’est de là que j’ai développé le goût du métier.
En grandissant, on m’a déconseillé à répétition de faire ce métier à cause de ce que ça implique : les nombreux sacrifices, les nombreuses heures, les emprunts conséquents... Tout ça pour ne gagner que très peu sa vie. Je me suis donc résigné à me diriger vers un autre domaine, celui de la construction. J'y ai travaillé pendant quelques années, mais l’envie de reprendre une ferme me restait en tête.
En 2021, j’ai eu vent qu’un fermier du village cherchait à remettre son exploitation. J’ai tout de suite senti que c’était l’opportunité pour moi de faire ce que j’ai toujours voulu faire. »
Quels obstacles as-tu dû surmonter pour lancer ton exploitation ?
« J’ai ensuite commencé les démarches nécessaires pour pouvoir lancer ma propre exploitation laitière. En mars 2023, c’était parti ! L’ancien propriétaire de la ferme étant pensionné, il n’avait plus de bétail, mise à part quelques moutons. Pour que mon projet soit viable, je voulais me diriger vers la production laitière. Il a donc fallu aménager la ferme et acheter un troupeau pour que je puisse commencer à traire.
Je pense que tout le monde connait maintenant les nombreuses contraintes qu’un éleveur peut avoir. En faisant ce métier, je savais que j’allais être lié 24h/24 et 7j/7 à mes animaux, d’autant plus en production laitière. Le fait est que je ne suis pas seul. Malgré moi, mon épouse aussi est impactée. C’est là le plus difficile car nous avons connu “la vie d’avant” sans toutes ces contraintes. Il faut se faire à l’idée qu’on n’aura plus forcément des vacances tout de suite, que quand on part on est tenu par les horaires car il faut rentrer traire et soigner les animaux le soir. »
Comment la bourse Vocatio va-t-elle t’aider ?
« La bourse Vocatio va m’aider à rendre mon exploitation financièrement viable et à en diminuer l’impact environnemental.
Pour cela, je dois augmenter mon cheptel (ndlr : l'ensemble des animaux d'élevage d'une exploitation agricole) pour augmenter ma production tout en étant le plus autonome possible. Je suis aussi en conversion “bio” et je planifie d’installer des panneaux photovoltaïques afin de réduire l’impact environnemental de mon exploitation. »
