Eloise Lega - Vocatio
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Eloise
Lega

« Ma pratique artistique me permet d’exprimer mon ressenti ou le sentiment d’injustice que je peux éprouver face au monde. »  

Grâce à mes créations, remettre l’humain au centre des réflexions.
résidence
Bruxelles
Année de naissance
1996

À travers son art, Eloïse Lega aborde des sujets liés à la disparition, au passage du temps ou à la fragilité humaine, mais aussi des questions de société. Découvrez les quatre piliers de sa raison d’être en tant qu’artiste.  

1. Le choix décisif : poursuivre sa vocation 

« Tout a commencé avec mon choix de poursuivre mes projets artistiques après mes études d’art. Cette décision était accompagnée de mes doutes vis-à-vis de mon caractère plutôt réservé, par rapport à ma place dans le monde de l’art, ou à la “qualité” de mes projets. Ces doutes étaient nécessaires pour me remettre en question, mais ont été réduits par de premières expériences positives et de belles rencontres. J’ai aussi pu compter sur le soutien indéfectible de quelques personnes qui me sont chères. Je ne savais pas où me mènerait ce premier choix, mais les magnifiques évènements qui en ont découlé ont forgé ma vocation. » 

2. Le projet : tourné vers l’humain  

« À travers mon art, j’aborde notamment le sujet des personnes migrantes qui tentent de rejoindre l’Europe, lancées dans un périple dont l’issue est souvent tragique. Dans mon projet “Allumettes”, leur identité (le nom, l’âge, le genre et le pays d’origine) et la cause de leur décès sont gravées sur des allumettes. Je les brûle une à une, tout en récitant l’histoire des personnes qu'elles représentent. Enfin, je conserve les cendres et une trace vidéo des allumettes qui se consument. 

Ce projet est très long à réaliser. Une liste qui répertorie les personnes migrantes décédées compte 52 760 noms et doit malheureusement être mise à jour chaque année… Actuellement, j’ai gravé 750 allumettes. C’est donc un travail très long qui s’annonce. VOCATIO m’accorde un soutien pour poursuivre celui-ci et d’autres de mes idées. » 

3. La pratique : pluridisciplinaire et expérientiel  

« Mon énergie de poursuivre est certainement liée à mon plaisir de créer. J’utilise aussi bien des médiums numériques (photo, vidéo, électronique, programmation, Fablab) que des techniques traditionnelles (gravure, couture/broderie, photographie argentique…) Sans compter que j’aime apprendre de nouvelles pratiques.  

Alors que je terminais mes études d’arts, un monde inédit s’est ouvert à moi. De nouvelles expériences, des plaisirs, des rencontres et un peu de confiance en soi… Je vis des expériences qui m’étaient inimaginables, dont celle d’être artiste. Cette découverte d’autres possibles est aussi un très bon moteur. » 

4. Le défi : vaincre la peur de l’inconnu  

« Au début, plonger dans l’inconnu est le plus difficile. C’était effrayant : poursuivre mes projets artistiques ne correspondait à aucun chemin prévu dans mon cadre familial, et la vie “incertaine” d’artiste était loin d’être ce que l’on imaginait pour moi. Aujourd’hui, je sais que c’est fantastique. Ça signifie que tout est possible pour l’avenir, tout est à créer.  

C'est important d’avoir confiance en soi. Le sentiment de ne pas être légitime est un danger, à cause duquel on risque de se mettre des barrières imaginaires, de se dire que “ce n’est pas pour moi”, et de tout abandonner avant même d’essayer. » 

 

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