Roman
Couchard

Roman Couchard a pour objectif de mettre en lumière le patrimoine industriel belge, en particulier les bâtiments industriels en ruines ou abandonnés de la région de Liège. Il s’appuie sur la technique de l’héliogravure (aussi appelée héliogravure au grain), un procédé ancien de très haute qualité, mais aussi très rare, pour les tirages photographiques d'art. Comme support pour ses matrices, il utilise le plastique : un déchet prématuré qu’il transforme en objet réutilisable afin d’en modifier la perception habituelle.

L’héritage familial  

« Mon projet me tient particulièrement à cœur car il est intrinsèquement lié à mon histoire personnelle et familiale. Mon arrière-grand-père paternel avait une industrie lainière dans la région de Verviers après la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, son entrepôt a été détruit et aucune trace de son passage dans la région n'a subsisté. En grandissant, j'ai ressenti le désir d'en apprendre davantage sur cet endroit et sur l'héritage familial perdu. Face à l'absence totale de traces du bâtiment, j'ai entrepris de réaliser des gravures des anciens bâtiments industriels de la région, certains en voie de démolition, d'autres simplement laissés à l'abandon. Ce projet est donc une manière pour moi de reconnecter avec mon passé familial tout en préservant la mémoire industrielle régionale. 

J’ai récemment perdu mon père qui était pour moi une source d'énergie inépuisable et un pilier dans ma vie, il m’a transmis que la vie est précieuse et qu'il est essentiel de poursuivre sa vocation avec détermination. Inspiré par son exemple, je m'efforce de mettre à profit chaque instant pour développer ma passion et contribuer à quelque chose de plus grand que moi. Son souvenir est et sera un moteur constant qui me pousse à avancer, à innover et à faire du mieux que je peux, en honorant sa mémoire à travers mes gravures. » 

L’élément déclencheur 

« Ma formation en peinture à Saint-Luc Supérieur Liège, où j'ai découvert la gravure comme une option de cours, fut une révélation. La possibilité de me consacrer entièrement à ce médium dès la deuxième année a profondément marqué le début de mon engagement dans l'univers de la gravure. C'est dans cet environnement académique stimulant que j’ai réalisé que la gravure était plus qu'une passion : c'était ma vocation. » 

Le moyen d’expression  

« La gravure est devenue pour moi un moyen d'expression essentiel, me permettant de communiquer des messages forts sur notre rapport à l'environnement et à notre héritage culturel. C'est une vocation qui mêle esthétique, engagement social et préservation d'un savoir-faire artistique. » 

L’engagement écologique  

« En utilisant le plastique comme support pour mes matrices, je souhaite modifier la perception habituelle de ce matériau, en le transformant de déchet prématuré en objet réutilisable. Ce travail vise à préserver et à donner une nouvelle vie à ces vestiges industriels, tout en invitant à réfléchir sur l'importance de notre héritage industriel et la manière dont nous le percevons. Le choix du plexiglas, un matériau souvent considéré comme éphémère, comme support reflète mon engagement envers des pratiques artistiques respectueuses de l'environnement. »