Will-Limba
Moleka
« Ma passion est une bête indomptable qu'il est parfois difficile de contenir. »
Le danger des écrans pour nos yeux, les difficultés croissantes de compréhension liées à la lecture... Au milieu de la tempête qu'apporte un monde numérisé, se trouve un « natif du numérique », avec une mission : nourrir le plaisir de la lecture et inspirer les jeunes à se perdre dans les pages d'un vrai livre. Voici Will-Limba Moleka.
1. Au commencement
« Mon père croyait au pouvoir de la littérature. Il estimait qu'il était important que nous allions à la bibliothèque. Son amour de la lecture a été à l'origine de ma vocation. »
2. Force d’apprentissage
« Pendant longtemps, j'ai préféré les bandes dessinées aux romans. Je les aime toujours, d'ailleurs. Mais l'un de mes professeurs ne cessait de répéter que les romans pouvaient représenter beaucoup pour moi. Il parlait des livres avec beaucoup d'enthousiasme et de passion. Cela m'a beaucoup influencé. J'ai donc donné une chance aux romans. Depuis, je lis vraiment tous les jours. »
3. Profiter de l’aventure littéraire
« Je lis délibérément lentement pour profiter de chaque instant de lecture. Je me décris comme une sorte de Marco Polo de la lecture. Aller dans une librairie, c'est plonger dans l'inconnu. Je veux être surpris. Aujourd'hui, je lis une fiction historique, puis une autre biographie. Je viens de terminer un livre de la série “The Grey Hunter” de John Flanagan. C'est de la fantasy. Vous voyez, ça part dans tous les sens. »
4. Transmettre le plaisir de lire grâce à sa passion
« Avec l'ASBL Read and Relax, fondée avec deux dames, Marie-Paule Yamna et Ghislaine Iwacu Nzamuye, je veux organiser des événements littéraires et construire une communauté de lecture. L'objectif est de rendre la lecture plus visible dans l'espace public. Progressivement, nous voulons organiser davantage de clubs de lecture où nous approfondirons les textes. J'espère qu'à l'avenir, cela débouchera sur l'organisation d'un salon du livre abordable.
Par le biais de mon entreprise, Limba, je suis consultant en lecture. À Kubus, la bibliothèque pour jeunes à Anvers, je travaille avec le personnel pour rendre la lecture plus attrayante. Je guide les jeunes à travers des conversations sur la lecture. Je prodigue des conseils pour trouver des livres qui leur conviennent. C'est agréable d'inspirer les autres. »
5. Le lecteur devient écrivain
« À la fin de l'année dernière, un éditeur m'a proposé d'écrire un livre. J'ai immédiatement sauté de joie, mais je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait. Je pensais que l'écriture était une activité solitaire, mais elle implique toute une équipe. C'est bien. C'est pour cette raison que je lis désormais principalement en néerlandais. Non pas pour imiter, mais pour apprendre. C'est vraiment tout nouveau. »
6. Choix difficiles et obstacles
« Au cours des deux dernières années, j'étais très occupé par mes études, l'organisation d'événements, les médias sociaux, la création de l'ASBL... C'était trop et j'ai décidé de mettre mon master en pause. Cette décision a été très difficile à prendre. Ma culture néerlandaise voulait prendre le contrôle, alors qu'en tant que Congolais, on prend les décisions collectivement et on respecte la hiérarchie. Les membres de ma famille ne voulaient pas que mes cousins pensent qu'il n'était pas nécessaire d'étudier. »
7. Le moteur
« Ma passion et mon père. Il est décédé il y a dix ans, mais c'est grâce à lui que je suis si motivé. Je veux que mon père soit fier de moi. Le logo de mon entreprise fait partie de son dernier tableau. Je m'en suis inspiré. Sa dernière toile est mon début. »
8. Regret
« Bien sûr, il y a des moments où l'on se trouve dans une zone grise. Mais des regrets ? Non. La bourse de VOCATIO est la preuve que je suis dans la bonne direction. Ma communauté de lecteurs et lectrices le prouve également chaque semaine. Je suis heureux de partager cette joie avec mes deux partenaires. Nous voyons maintenant que nous ne devons pas nous limiter à Anvers. Il y a aussi des jeunes à Bruxelles qui veulent lire. »
9. L'avenir
« J'espère que dans cinq ans, nous pourrons dire que nous avons apporté une contribution majeure à l'appétit et au plaisir de lire des jeunes. Nous aurons réussi à mettre un terme au déclin de la lecture. Si cela a été accompli en Grande-Bretagne et en Irlande, pourquoi ne pourrions-nous pas le faire ici ? J'espère que notre ASBL sera alors un nom très sérieux en Flandre. Peut-être même dans le Benelux. »