Charlotte
Wathar
« J’espère et je sais que ma vocation va évoluer, se transformer, s’affiner et prendre des tournures que je ne peux imaginer aujourd’hui. »
Saviez-vous que les plantes disposent d’une horloge interne qui leur permet de s’adapter à leur environnement ? C’est ce qu’étudie Charlotte Wathar, doctorante en biologie moléculaire végétale, afin de dégager des pistes pour mieux affronter les conséquences de la crise climatique.
Quelle est la thématique qui t’anime jour après jour ?
« J’étudie l’horloge circadienne chez les plantes. Grâce à des horloges moléculaires dans leurs cellules, les plantes peuvent percevoir le jour, la nuit et les saisons. Elles peuvent alors synchroniser leur biologie interne avec l’environnement externe et anticiper ce dernier pour mieux s’adapter. Dépendant du moment de la journée, un stress de la même intensité ne déclenchera pas une réponse moléculaire de la même envergure : cela permet de réguler les réponses à des moments spécifiques afin que les celles-ci soient bénéfiques. »
Pourquoi étudier l’horloge circadienne chez les plantes ?
« Le but de ma recherche est d’identifier les mécanismes par lesquels l'horloge circadienne contrôle ces réponses moléculaires, les composants impliqués et leur localisation. Les résultats permettraient d'en apprendre davantage sur la manière dont les plantes réagissent aux stress auxquels elles sont exposées dans l'environnement.
Ces connaissances sont fondamentales pour que les plantes et les champs cultivés prospèrent, surtout dans la crise climatique actuelle. En effet, le système circadien contribue à la régulation de la floraison, de la biomasse, de la photosynthèse, de l'utilisation de l'eau, des réponses au stress abiotiques et des défenses contre les agents pathogènes, qui sont tous des éléments importants du rendement des cultures végétales. »
Comment est née ta vocation pour la biologie végétale ?
« Depuis toute petite, je suis attirée par la nature. Je me suis toujours perdue et retrouvée en elle. Que ce soit sur une terrasse, dans le plus petit des jardins ou dans des paysages aux étendues inépuisables. Très curieuse, soucieuse des enjeux environnementaux, grande passionnée de minéraux et gemmes en tout genre, de squelettes, insectes et plantes incongrues, j'ai décidé d’étudier la biologie. Plus j’ai grandi, plus mon intérêt pour la biologie végétale s’est vu spécialisé, confirmé, approfondi et affiné. »
Comment la bourse Vocatio va-t-elle t’aider à atteindre tes objectifs ?
« La bourse va me donner un énorme coup de pouce afin de séjourner le temps nécessaire à la bonne réalisation de mes recherches à l’Université de Cambridge, dans le plus grand département de Sciences végétales d’Europe, entourée d’expert·es dans mon domaine. Depuis le Brexit, de nombreuses sources de financement interuniversitaires avec le Royaume-Uni ont été interrompues. Les procédures d’immigration sont également plus lourdes et le coût de la vie est très élevé à Cambridge. »